Histoire
1964 : au Carmel de Nancy, le décret sur l'œcuménisme du concile Vatican II trouve un écho pressant. La prieure, Mère Élisabeth avec l'accord de la communauté, envisage alors la fondation d'un Carmel de rite byzantin. Le projet s'explicite peu à peu ; il est encouragé par les supérieurs et béni par le pape Paul VI. Après consultation fraternelle de plusieurs représentants de l'Orthodoxie en France, un statut approuvé par l'évêque permet aux sœurs engagées de prier les offices dans le rite byzantin.
1971 : Cette "section orientale" est transférée au Carmel de Nogent-sur-Marne. La proximité de Paris permet une meilleure connaissance de l'Orthodoxie et l'apprentissage de la peinture des icônes.
1974 : Avec l'autorisation des évêques de Nancy et de Dijon, le Monastère Saint-Élie est fondé par quatre carmélites de Nancy, à Saint-Rémy (Côte d'Or), sur la route oecuménique qui conduit de Bussy (monastère orthodoxe) à Taizé.
1986 : Le monastère est canoniquement érigé en Carmel sous la juridiction de l'Ordinariat pour les catholiques orientaux en France, lequel délègue ses pouvoirs à l'évêque de Dijon.
1991 : À la demande d'amis de diverses confessions chrétiennes, naît une Fraternité Saint-Élie.
1994 : Fondation d'un skite (petit monastère rattaché à un autre monastère) en Roumanie, dans les Carpates orientales.
Mère Élisabeth
Née le 18 novembre 1903, à Remiremont dans une famille très chrétienne, Marie Roussel est l'aînée de quatre enfants. Entrée au Carmel de Nancy le 16 juillet 1926, Marie y prend l'habit le 20 janvier 1927, sous le nom de Marie-Élisabeth de la Trinité, puis fait profession temporaire le 7 juin 1928 et profession solennelle trois ans plus tard. Le 4 octobre 1933, les portes du Carmel nancéen s'ouvrent pour la laisser répondre à l'appel de l'évêque de Chung King. Elle sera prieure du Carmel de Chung King de 1948 à 1952.
Vivre en Chine, dans un contexte culturel si différent de celui de sa Lorraine natale, avec une grande ouverture d'esprit, a fait d'elle une pionnière de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux. Elle souffre de la division des chrétiens face à un monde bouddhiste.
Expulsée par la révolution chinoise, elle rentre au Carmel de Nancy dont elle fut prieure de 1952 à 1973. Le décret sur l'œcuménisme du concile Vatican II promulgué en 1964 lui donne l'audace de concrétiser son désir d'œuvrer pour l'Unité par la fondation d'un Carmel consacré à la prière pour l'Unité afin que le monde croie.
Elle rejoint au Carmel de Nogent-sur-Marne les trois sœurs nancéennes qui y sont déjà depuis un an en vue de préparer la fondation de ce Carmel. Selon son intuition, il sera de rite byzantin, pour communier au cœur de l'Orthodoxie, dans sa prière et sa spiritualité.
C'est la fondation du Carmel de Saint-Rémy en 1974. Elle y écrira ses mémoires de Chine qui seront publiées après sa mort.
Elle "s'endort dans la lumière", selon ses propres paroles, le 15 juin 1996, laissant par sa vie un message de foi, d'espérance et de charité.